Un souvenir heureux… ou le temps de s’fabriquer des souvenirs.

Comme l’a chanté Diane Dufresne, dans une des plus belles chansons de son répertoire, « un souvenir heureux, est plus vrai bien souvent que le bonheur, plus vrai que tous les mots du cœur ». Aussi, nous rappelle-t-elle, « la vie passe comme un éclair », comme un avertissement à nous méfier de l’oubli, cet « affreux voleur ». Au moment où le Centre culturel francophone de Vancouver célèbre ses cinquante années d’existence, s’est imposée à nous l’idée de tenter d’immortaliser quelques moments des bonheurs que nous avons vécus ensemble avec la communauté, ces souvenirs heureux, parce qu’il est vrai que notre vie, à nous aussi, passe vite comme un éclair.

Pour la plupart, ces « flashs de mémoire » sont de gros plans d’artistes que nous avons présentés dans notre programmation récente. Plusieurs depuis 2020, si on veut choisir une ligne de démarcation, mais aussi, des photographies du festival d’été depuis presque ses débuts. Pour celles et ceux qui ont vécu ces moments, il est vrai que la simple vue d’une image captée à ce moment nous replonge dans un moment où, lové dans l’intimité de la musique et des mots d’un artiste, surgissent des émotions et des sentiments qui nous mettent à fleur de peau. Se produit alors quelque chose d’inoubliable, avec des frissons, la chair de poule, éloignant « l’affreux voleur ». 

En tant que directeur général et artistique du Centre, bien sûr, j’en ai plein en tête, notamment ce moment magique où Diane Dufresne est descendue dans la foule au Festival d’été en 2003, au milieu des parapluies ouverts pour nous protéger de quelques gouttelettes tombant du ciel, chantant « Un souvenir heureux », regardant dans les yeux chaque spectateur au passage. Un moment inattendu et inoubliable. Mais il y a toujours, quand on regarde ces photos, les « ah oui, mon Dieu, j’avais oublié ». Et c’est alors que la photographie devient à elle seule ce souvenir heureux et ce moment de bonheur. Je vous en souhaite plein, au moment de visiter l’exposition, et sinon, je vous souhaite d’être gagnés par l’envie de vous joindre à nous une prochaine fois pour, comme le chante Piaf cette fois-ci, « le temps de s’fabriquer des souvenirs ».

Pierre Rivard

Directeur général et artistique

Le Centre culturel francophone de Vancouver